an old friend (oswald)

Journée un peu fraiche aujourd'hui. Le thermomètre indique à peine 50°F et la présentatrice météo la veille avait bien annoncé des températures encore en baisse. Toi qui voulais sortir, t'es tout de même à deux doigts de te raviser pour rester sur ton canapé, sous ton plaid, avec une grande tasse de thé aux épices. Mais tu te mets un coup de pied aux fesses et te remotives en te disant que tu pourrais en profiter pour te trouver un nouveau carnet de notes. Le dernier était griffonné de partout, tu as même rempli d'annotations la couverture. Et si tu veux avancer sur ton livre, tu n'as pas le choix. Après tout, c'est une motivation comme une autre.
Avant de quitter ta petite maison, tu attrapes ta veste en cuir que tu as doublé avec une veste de sport à capuche en coton par dessous. T'aimes beaucoup trop ton style casual, même si tu sais que si tu veux rencontrer de nouvelles personnes, tu devrais d'avantage penser à t'apprêter. Mais "phoque"! Après tout, tu ne vas pas au centre commercial pour draguer la... le premier passant. Tu souris pour toi-même alors que tu corriges tes propres pensées et te donnes une légère tape sur le front en signe d'indignation.

C'est après une petite vingtaine de minutes de bus que tu arrives au centre commercial en périphérie de la ville. L'air est frais et humide, mais en scrutant le ciel te ne penses pas qu'il pleuvra aujourd'hui. Bien que tu ne sois pas météorologue, tu fais partie de ces gens qui penses "sentir" le vent tourner. Avec tes écouteurs bien enfoncer dans tes oreilles, tu montes le son de Guns'n'Roses Wind of change, et tu entres via la grande porte tambour qui aspire les visiteurs vers un couloir vraiment spacieux.
Tu fais deux trois petites emplettes, bien sûr rien de ce que tu avais prévu, et tu t'arrêtes devant l'échoppe du Yoghurt Bar. Curieuse, tu t'es toujours dit que tu y gouterais un "truc" un de ces jours. Jetant un coup d'oeil à ton portable comme si la réponse à tes questions s'y trouvait, tu le remets dans ta poche par dépit et tu pousses la porte blanche pour te glisser à l'arrière de la file d'attente. Là tu jettes un coup d'oeil à la carte placardée au-dessus du comptoir en mode "Starucks". Mais ton arrive trop vite et tu ne t'es toujours pas décidé. Et c'est gênée que tu demandes avec un sourire enjôleur à la demoiselle derrière son comptoir : « Hmm... Je suis désolée mais je n'ai pas eu le temps de me décider... Ce à quoi, la jeune femme lui réponds que ça arrive tout le temps. Elle enchaîne en lui rendant son sourire et lui conseillant son préféré. Alors c'est parfait, je suis votre recommandation. Combien je vous dois? » Allez savoir, lorsque tes doigts frôlent ceux de la "serveuse" qui te tend ton pot, tu ressens comme une onde électrique qui te parcourt tout le bras pour terminer sa course dans tes cheveux et ta nuque. Tu sens tes poils se hérisser et tu rougies légèrement en disant merci à celle-ci.

Tu arrives au bout de ce yaourt incroyable en à peine dix minutes, et si tu t'écoutais tu en reprendrais bien un second. Mais c'est en réalité la vue d'une de tes plus chères connaissances que ton esprit se focalise sur autre chose. Tu lèves alors la main, subitement surexcitée, et tu l'interpelles dès son entrée : « Oswald! Youhou, j'suis là! » Et tu lui souris de toutes tes blanches dents alors qu'il te repère au fond de la salle.

Il y a beaucoup trop de monde dans cette ville. C'était ce qu'Oswald pensa quand il remarqua qu'il n'y avait presque plus de salade dans les frigos de son restaurant. Il regarda un à un ses collaborateurs d'un oeil interrogateur. Qui avait les courses en dernier et n'avait pas prit assez de feuilles vertes pour aujourd'hui? Il poussa un soupire. Qu'importe, c'était à lui de penser à tout et à lui de régler le soucis. Il resterait sans doute une vingtaines de couverts à servir avant la pause de l'après midi, il lui en faudrait aussi pour ce soir...

Ni une ni deux, il enleva ses croques monsieur du four, intimant son sous-chef de ranger les victuailles, enleva son tablier et partit dans son bureau afin de prendre son manteau et son portefeuille. Direction, le centre commerciale. Un frisson le parcouru quand il pointa le bout de son nez dehors. Il était bien mieux à côté des fours et autres appareils de cuisine, au moins, il avait chaud. Il se renfrogna dans son manteau et entra dans le bâtiment qui n'était pas très loin du restaurant.  

Au rayon des salades fraiches, il y avait tout un tas de variétés différentes et  Oswald ne su pas quoi prendre au départ, après une réflexion de cinq minutes, ils prit de la mâche et de la roquette avant d'aller payer. Un sac remplit de salade dans chaque main, il n'avait qu'un seul objectif : rentrer au restaurant, mais une voix l'arracha de ses pensées. Il tourna la tête et se mit  à sourire quand il vit Charlie. Sa meilleure amie. Ni une ni deux, il entra dans le shop et commanda un yoghurt glacé vanille noix de pécan. Il s'installa à table avec Charlie après lui avoir laisser un baiser sur la joue.

Mais c'est la plus jolie qui est là! Comment vas-tu? Lui avait-il dit en s'installant.

Charlie, il l'a connaissait depuis bien longtemps, comme quoi, les amitiés d'écoles pouvaient être fortes. Ce petit bout de femme ne l'a jamais abandonné si bien que lui non plus, même durant ses plus sombres années. S'ils étaient tous les deux des chauds lapins, il ne s'était jamais rien passé entre eux, aussi surprenant que cela puisse paraître. Il commença à manger son dessert, les salades sur la chaise à côté de lui.

Le beau gosse la repère depuis l'extérieur de la boutique. Un grand sourire s'affiche sur son visage et ce n'est pas sans lui réchauffer le cœur. Oswald est de ces personnes qu'elle connaît mieux que quiconque. Un ami fidèle qu'elle a su garder malgré la distance et le temps. Le bellâtre est passé par diverses périodes sombres dans sa vie, et malgré tout, elle l'a toujours respecté pour qui il était et pour sa force de caractère, mais aussi son esprit de famille.
Tu reposes ta main sur la table alors que ton ami te rejoint. « Salut Oswald, toujours aussi charmeur! Ça va bien et toi? Tu jettes un coup d'œil curieux à son sac et tu lui lâches pour entamer la conversation; Petites courses? » Puis tu poses sur lui un regard doux et bienveillant. D'une cuillère en bois, tu mets en bouche un belle part de ton yaourt à la fraise. Les saveurs qui se dégagent subitement te prennent aux tripes, et t'égaillent l'âme. Oui, il t'en faut peu pour être heureuse, et la nourriture te met tout simplement en joie. Alors tu souries, et tu lâches un petit soupire de bien-être.